jeudi 2 mai 2019



En ce moment, je relis Le Prophète de Kalil Gibran, et un fameux passage résonne fort à chaque lecture, celui qui aborde le sujet des enfants, où il y est dit, entre autres : 

"Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même, Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas."

... Ainsi que : "Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées, Car ils ont leurs propres pensées. Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes, Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous."

Lire cet extrait me remplit d'humilité, et me rappelle que vous souhaiter libres, mes enfants, c'est aussi accepter qu'un jour vous preniez peut-être un chemin différent du nôtre.

Nos choix et nos valeurs, nous avons à coeur de vous les transmettre. Mais on ne sait pas de quoi demain sera tissé. Peut-être aurez-vous envie de nous envoyer balader, nous, notre forêt profonde et nos grands principes. Peut-être que vous nous reprocherez un jour de ne pas avoir été des parents "normaux", ceux avec qui les choses sont certainement beaucoup moins alambiquées.

On aura seulement oeuvré à transmettre ce qui nous semble juste, essentiel, et précieux, dans ce monde à la dérive. Vous serez libres d'en faire ce qui vous semblera bon. Je vous souhaite seulement de vous sentir heureux dans les choix futurs que vous ferez, et de garder une petite place, nichée dans votre coeur, pour ne pas oublier d'où vous venez... Que vous avez été des enfants pieds nus par tous les temps, que la forêt était votre maison, qu’on n'avait pas la télévision mais un feu de bois qui crépite et des copains assis autour, que vous connaissiez les plantes bien avant de savoir lire, que le frigo était un pot en terre cuite, que dans notre yourte on bouquinait à la bougie. Et que des gens pour beaucoup cabossés, que la société pourrait juger voire rejeter, se sont comportés auprès de vous comme le ferait une vraie famille.

On aura planté quelques graines... Le reste vous appartient.

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